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LE
TEXTE
Version française dirigée par Caroline Michel.
1
Toujours
tendre me fut ce solitaire mont,
Et cette haie qui, de tout bord ou presque,
Dérobe aux yeux le lointain horizon.
Mais couché là et regardant, des espaces
Sans limites au-delà d'elle, de surhumains
Silences, un calme on ne peut plus profond
Je forme en mon esprit, où peu s’en faut
Que le coeur ne défaille. Et comme j’ois le vent
Bruire parmi les feuilles, cet
Infini silence-là et cette voix,
Je les compare : et l’éternel, il me souvient,
Et les mortes saisons, et la présente
Et vive, et son chant. Ainsi par cette
Immensité ma pensée s’engloutit :
Et dans ces eaux il m’est doux de sombrer.
2
La conservation de la société paraît plutôt
l’effet du hasard que d’un véritable projet, et l’on
peut s’émerveiller, en vérité, que cette société
puisse exister entre des individus qui n’ont de cesse de se haïr,
de se persécuter et de tenter par tous les moyens de se nuire les
uns les autres. La vie des italiens n’a aucune perspective d’avenir
meilleur, aucune occupation, aucun but, et se trouve réduite au
seul présent. Les italiens rient de la vie: et ils en rient bien
plus qu’aucune autre nation, et avec plus de vérité,
de conviction intime, de mépris et de froideur. Voilà qui
est bien naturel puisque la vie a beaucoup moins de valeur à leurs
yeux qu’aux yeux des autres, et parce qu’il est avéré
que les caractères les plus vifs et les plus chauds naturellement,
comme celui des Italiens, deviennent les plus froids et les plus apathiques
quand ils se heurtent à des circonstances supérieures à
leur force. La classe dominante italienne est la plus cynique d’entre
toutes les classes dominantes d’Europe et le peuple italien, le
plus cynique d’entre tous les peuples. En Italie on rit de toute
chose et c’est là l’intérêt principal
des conversations. Mais les autres peuples rient davantage des choses
que des hommes, davantage des absents que des présents. Une société
unie ne peut perdurer entre des hommes sans cesse occupés à
se moquer de son prochain et à le mépriser.
3
Le peuple le plus analphabète et la bourgeoisie la plus ignorante
d’Europe.
4
Ni peuple arabe, ni peuple balkanique, ni peuple antique
mais nation vivante, nation européenne:
et qu’est-ce que tu es ? Terre de nouveaux-nés, affamés,
corrompus,
gouvernants employés de propriétaires fonciers, préfets
rétrogrades,
avocaillons gras de brillantine puant des pieds,
fonctionnaires libéraux viciés comme leurs oncles bigots,
une caserne, un séminaire, une plage libre, un bordel !
Des millions de petits bourgeois comme des millions de porcs
paissent en se poussant des coudes au pied de petits immeubles immaculés,
entre des maisons coloniales désormais décrépies
comme des églises.
C'est précisément parce que tu as existé, qu’aujourd’hui
tu n’existes pas.
C'est précisément parce que tu as été consciente,
que tu es inconsciente.
Et simplement parce que tu es catholique, tu ne peux penser
que ton mal est tout le mal : la faute de tout mal.
Sombre dans tes belles eaux marines, libère le monde.
5
J’ai toujours été convaincu qu’il existe une
Italie méconnue, qui ne se voit pas, très différente
de celle qui est apparente et visible. Je veux dire – puisque ce
phénomène se vérifie dans tous les pays – que
l’écart entre ce qui se voit et ce qui ne se voit pas est
plus profond chez nous que dans les autres soit-disant nations civilisées.
Chez nous, plus qu’ailleurs, les places, pleines de cris, de vociférations
enthousiastes, de démonstrations, l’emportent sur le chez
soi. Une série de préjugés et d’affirmations
gratuites s’est ainsi formée sur la solidité de la
structure familiale comme sur la dose de génialité que la
providence aurait daigné donner à notre peuple.
6
Ainsi la vie en Italie est totalement dénuée non seulement
de substance et de vérité – elle n’en a nulle
part – , mais même d'une apparence susceptible de la faire
considérer comme importante. La vie des Italiens est sans perspective
de sort meilleur à l’avenir, sans occupation, sans but, et
se trouve réduite au seul présent. La promenade, les spectacles
et les églises sont les principales occasions de société
qu’ont les Italiens, et c’est d’elles, peut-on dire,
que dépend toute leur vie sociale (indépendamment de celle
qui touche aux besoins de première nécessité), parce
que les Italiens n’aiment pas la vie domestique ni n’apprécient
la conversation, et le fait est qu’ils n’en ont pas. Donc
ils se promènent, ils se rendent au spectacle et aux divertissements,
à la messe et aux prêches, aux fêtes sacrées
et profanes. Voilà toute la vie et les occupations de tous les
italiens.
7
Le voyage a été pour moi comme une très longue séquence
cinématographique : j’ai connu et vu une infinité
d’individus, des plus vulgaires et répugnants aux plus curieux
et riches de caractéristiques intéressantes. Imaginez que
de Palerme à Milan se déploie un immense vers, se décomposant
et se recomposant sans cesse, laissant dans chaque prison une partie de
ses anneaux, avant d’en fabriquer de nouveaux. Ce vers trouve refuge,
dans chaque prison, dans ce qu’on appelle des zones de transit,
où l’on séjourne entre 2 et 8 jours, et où
s’accumulent, sous forme de grumeaux, la crasse et la misère
des générations.
... officiellement nous avons gagné 304.000 voix, mais en réalité
nous en avons certainement gagné plus du double et les fascistes
ont décidé de se les attribuer, effaçant à
la gomme le signe communiste et inscrivant à la place un signe
fasciste. Quand je pense à ce que ça a coûté
aux ouvriers et aux paysans de voter pour moi, quand je pense qu’à
Turin 3000 ouvriers ont écrit mon nom sous la menace des bâtons
et qu’en Vénétie 3000 autres, en majorité des
paysans, en ont fait autant, que nombre d’entre eux ont été
frappés jusqu’au sang pour cela, je peux dire que, pour une
fois, être député a de la valeur et du sens.
8
Mais j’ai dit et répété plusieurs fois que
la société italienne d’aujourd’hui n’est
plus clérico-fasciste : c’est une société de
consommation permissive.
Je ne crois pas que la forme de tolérance actuelle soit une tolérance
réelle. Celle-ci a été décidée «
d’en haut » : c’est la tolérance du pouvoir de
la consommation, qui a besoin d’une élasticité formelle
absolue dans les « existences » pour que chacun devienne un
bon consommateur. Une société sans préjugés,
libre, où les couples et les exigences sexuelles (hétérosexuelles)
se multiplient est par conséquent avide de biens de consommation.
L’Amour semble ne servir qu’à découvrir les
hommes dans leur plus misérable et atroce nudité de créatures:
après les avoir si cruellement mis à nu, ils ne sont ni
compris ni pardonnés.
Le pessimisme à propos de l’homme est trop total pour laisser
intervenir la fougue du pardon et de la compréhension. Il jette
une indistincte lumière de plomb sur toute chose. Et je ne vois
rien de moins religieux, de moins répugnant même, que cela.
C’est terriblement évident: le mépris du sens sacré
de la vie d’autrui, et la fin de tout sentiment dans sa propre vie,
(...) considérer que la vie d’autrui n’est rien, et
que notre propre coeur n’est qu’un simple muscle (comme le
prétend un de ces intellectuels qui font le plus aller la pierre
au tas, en considérant avec condescendance, commisération
et dédain du centre de l’ « histoire » les malheureux
de mon genre qui errent dans la vie, désespérés.)
Je voudrais dire enfin que si de la majorité silencieuse devait
renaître une forme de fascisme archaïque, ce dernier ne pourrait
renaître que du choix scandaleux que cette majorité silencieuse
ferait (et fait déjà en réalité) entre, d’une
part, le caractère sacré de la vie et les sentiments, et
d’autre part, l’argent et la propriété privée
– en faveur de ce second terme du dilemme.
Je pense donc que, sans manquer à notre tradition intellectuelle
d’humanisme et de rationalisme – il ne faut pas avoir peur
– comme cela a déjà été le cas à
une certaine époque – de ne pas assez discréditer
le sacré ou d’avoir un coeur.
9
Telle en la nuit seule,
Sur les champs argentés, sur les eaux,
Là où flotte la brise,
Où les ombres au loin
Forment mille illusions,
Mille objets incertains,
Parmi l’onde paisible,
Les branches, les buissons, les fermes, les collines,
(...)
Descend la lune. Au ciel, à vous, nobles âmes, je jure
Que nulle basse envie ne m’effleura,
Que je brûlai d’un feu intact et pur.
Et ce feu vit encore, vit la passion,
respire en ma pensée la belle image
Dont je n’eus de plaisir que céleste –
Et elle seule suffit à me combler.Fuyantes
S’en vont les ombres, les apparences
Des erreurs bien-aimées ; et s’éteignent
Les si lointains espoirs
Où s'appuie la nature mortelle.
Reste obscure,
abandonnée, la vie.
10
Le monde est vraiment grand et terrible, et compliqué. Toute action
entreprise sur sa complexité réveille des échos inattendus.
Peut-être devrait-on vivre toujours hors de son propre moi pour
pouvoir apprécier la vie dans toute son intensité ?
11
Tu fais quelques pas, et tu es sur l’Appia
ou sur la Tuscolana: là tout est vie,
pour tous. Mais, le plus complice
de cette vie est celui qui n’en connaît
ni le style ni l’histoire. Son sens alterne
dans une paix sordide entre
indifférence et violence. Des milliers
et des milliers de personnes, polichinelles
d’une modernité de feu, dans un soleil
dont le sens est lui-même en acte,
se croisent et pullulent, sombres
sur les trottoirs aveuglants, contre
les maisons à crédit qui sombrent dans le ciel.
Je suis une force du Passé.
Tout mon amour va à la tradition.
Je viens des ruines, des églises,
des retables, des bourgs
abandonnés sur l’Apennin ou les pré-alpes,
où ont vécu mes frères.
J'erre à travers la Tuscolana comme un fou,
à travers l’Appia comme un chien sans maître.
Ou je regarde les crépuscules, les matins
sur Rome, sur la Ciociaria, sur le monde,
comme les premiers actes de l’Après-histoire,
à laquelle j’assiste, par privilège d’état
civil,
sur le bord extrême d’un âge
enterré. Monstrueux est celui qui est né
des viscères d’une femme morte.
Et moi, foetus adulte, j’erre,
plus moderne que tous les modernes,
à la recherche de frères qui ne sont plus.
12
J’entre dans l’arène, pour le dernier spectacle,
sans vie, de grises personnes,
parents et amis, éparpillés sur les bancs,
perdus dans l’ombre en cercles distincts
et blanchâtres, dans le froid réceptacle...
Aussitôt, dès les premiers plans,
m'emporte et me ravit... l’intermittence
du coeur. Je me trouve dans les rues
obscures de la mémoire, dans les chambres
mystérieuses où l’homme est physiquement un autre,
et le passé le baigne de ses larmes...
13
Ici aussi le monde est grand et terrible.
Je vis extrêmement isolé et il devra en être ainsi
encore longtemps.
Tu ne peux imaginer, parmi tous mes souvenirs, le nombre de fois où
tu apparais comme une force toujours bénéfique et pleine
de tendresse. A bien y réfléchir, toutes les questions de
l’âme, de l’immortalité de l’âme,
du paradis, de l’enfer ne sont au fond qu’une façon
de voir cela seulement: chacune de nos actions se transmet aux autres
en fonction de sa valeur, de bien et de mal, et passe de père en
fils, d’une génération à l’autre dans
un mouvement perpétuel. Puisque tous les souvenirs que j’ai
de toi sont des souvenirs de bonté et de force cela signifie que
tu es déjà dans le seul réel paradis qui existe.
14
En lisant ta lettre, mon sang n’a fait qu’un tour. Tu sais
pourquoi. Mais ton allusion est vague et me consume, parce que je voudrais
t’embrasser et sentir moi aussi une vie nouvelle qui unisse nos
deux vies plus encore qu’elles ne le sont, o mon amour si cher.
Le monde est vraiment grand et terrible, et compliqué. Toute action
entreprise sur sa complexité réveille des échos inattendus.
Je me sens un peu fatigué et je ne peux t’écrire longtemps.
Toi écris-moi toujours et à propos de tout.
15
Contrairement à ce que peut suggérer la vraissemblance,
on trouve dans les petites villes et les provinces italiennes des moeurs
et des principes bien plus mauvais et relâchés que dans les
capitales et les grandes villes, qu’on s’attendrait à
trouver plus corrompues, qu'on a toujours jugées telles et que
d’ordinaire on continue de croire telles – mais à tort.
Jusqu’ici nous avons considéré, chez les Italiens,
le manque de société. Comme autre cause provoquant les mêmes
effets, ou des effets voisins, il faut ajouter la nature du climat, ainsi
que le caractère national qui en dépend et en résulte.
Il est étonnant et presque paradoxal, mais parfaitement vrai, qu’aucun
individu ni aucun peuple ne s’approche autant de la froideur, de
l’indifférence, de l’insensibilité, et ne pousse
la froideur, l’insensibilité et l’indifférence
à un degré aussi élevé, intense et constant
que ceux dont la nature est plus vive, plus sensible, plus ardente.
Les peuples septentrionaux, moins ardents dans les illusions, sont aussi
moins froids dans la désillusion.
16
La rose a pris une terrible insolation: toutes ses feuilles et les parties
les plus tendres sont brûlées et carbonisées; elle
a un aspect désolé et triste, mais ses bourgeons sortent
à nouveau. Elle n’est pas morte, pour l’instant du
moins. La catastrophe solaire était inévitable, parce que
je n’aurais pu la couvrir qu’avec du papier, que le vent aurait
emporté ; il aurait fallu avoir un beau bouquet de paille : non
seulement la paille n’attire pas la chaleur mais elle protège
des rayons directs du soleil.
17
L’amour a totalement disparu de ce monde, ainsi que la confiance,
la justice, l’amitié, l’héroïsme, toute
vertu enfin, sauf l’amour de soi. On n’a plus d’ennemis
nationaux ? Mais on se compte à peu près autant d'ennemis
personnels qu’il y a d’hommes; on n’a plus d’amis
d'aucune sorte, et l’on ne se connaît plus d’autres
devoirs qu’envers soi-même. Les nations semblent-elles en
paix entre elles ?
Elles sont en guerre à l’intérieur, et c’est
une guerre sans trêve, une guerre de chaque jour, de chaque heure,
de chaque instant, une guerre qui oppose tout le monde, sans l’ombre
d’une justice, d’une magnanimité, ou du moins de courage,
en somme sans même une goutte d'une quelconque vertu, sans rien
d'autre que du vice et de la bassesse; une guerre sans quartier; une guerre
d’autant plus atroce et terrible qu’elle est plus sourde,
plus silencieuse et plus cachée ; une guerre perpétuelle
et sans espoir de paix. On ne hait plus, on n’opprime plus les peuples
lointains ? mais on hait, on persécute et on extermine de toutes
nos forces nos proches, nos amis, nos parents; on piétine les liens
les plus sacrés ; et comme cette guerre a lieu entre personnes
qui vivent ensemble, nul ne connaît un instant de répit ni
de sécurité.
En vérité, mon cher ami, le monde ne connaît point
ses véritables intérêts. Je conviendrais si l’on
veut, que la vertu, comme tout ce qui est beau et tout ce qui est grand,
ne soit qu’une illusion. Mais si cette illusion était commune,
si tous les hommes croyaient et voulaient être vertueux, s’il
étaient compatissants, bienfaisants, généreux, magnanimes,
pleins d’enthousiasme : en un mot si tout le monde était
sensible (car je ne fais aucune différence de la sensibilité
à ce qu’on appelle vertu) n’en serait-on pas plus heureux
?
18
Il faut brûler tout le passé et reconstruire toute une vie
nouvelle: il ne faut pas se laisser écraser par la vie vécue
jusqu’ici, ou du moins, il ne faut en conserver que ce qui fut constructif
et beau. Il faut franchir le pas et extraire la couleuvre du coeur .
19
Or à jamais tu dormiras,
Coeur harassé. Mort est le dernier mirage,
Que je crus éternel. Mort. Et je sens bien
Qu’en nous des chères illusions
Non seul l’espoir, le désir est éteint.
Dors à jamais. Tu as
Assez palpité. Nulle chose ne vaut
Tes battements, et de soupirs est indigne
La terre. Fiel et ennui,
Non, rien d’autre, la vie; le monde n’est que boue.
Or calme-toi. Désespère
Un dernière fois. A notre genre le Sort
N’a donné que le mourir. Méprise désormais
Toi-même, la nature, et la puissance
Brute, inconnue, qui commande au mal commun,
Et l’infinie vanité du Tout.
Sources
1. “L’infinito”, in: Giacomo Leopardi, Canti. Milano:
Garzanti, 1988, IX edizione, pp.119s.
"L'infini", Giacomo Leopardi, Chants, Aubier, 1995, p.103
2. "Discours sur l'état présent des moeurs en Italie",
Giacomo Leopardi, Les Belles Lettres, 2003.
3. Verso estratto da “13 maggio 1962”, dalla raccolta “Poesia
in forma rosa”
4. “Alla mia nazione”, in: Pier Paolo Pasolini
5. "Lettera a Tania da San Vittore, 5 marzo 1928”, in: Antonio
Gramsci e Tatiana Schucht, Lettere 1926-1935. Torino: Einaudi, 1997, p.192
6. “Discorso sopra lo stato presente dei costumi degl’italiani”,
in: Giacomo Leopardi, Tutte le poesie e tutte le opere, a cura di Lucio
Felici e Emanuele Trevi, edizione integrale. Roma: Grandi Tascabili Economici
Newton, p. 1015
7. Gramsci
8.
a “I° marzo 1975. Cuore”, in: Pier Paolo Pasolini: Scritti
corsari. Milano: Garzanti, 1975, p. 154
b. “M. Daniel – A. Baudry: « Gli omosessuali »”,
in: Pier Paolo Pasolini: Scritti corsari. Milano: Garzanti, 1975, p. 259
c. “La Chiesa, i peni e le vagine”, in: Pier Paolo Pasolini:
Scritti corsari. Milano: Garzanti, 1975, p. 246
d. “I° marzo 1975. Cuore”, in: Pier Paolo Pasolini: Scritti
corsari. Milano: Garzanti, 1975, pp. 158s.
9.
a. “Il tramonto della luna”, in: Giacomo Leopardi, Canti.
Milano: Garzanti, 1988, IX edizione, p. 299
"Le coucher de la lune", Giacomo Leopardi, Chants, Aubier, 1995,
p.237
b. “Il primo amore”, in: Giacomo Leopardi, Canti. Milano:
Garzanti, 1988, IX edizione, pp. 106s.
"Le premier amour", Giacomo Leopardi, Chants, Aubier, 1995,
p97
c. “Il tramonto della luna”, in: Giacomo Leopardi, Canti,
p. 300
"Le coucher de la lune", Giacomo Leopardi, Chants, Aubier, 1995,
p.237)
10. Gramsci
11. Poesia estratta
da "La realtà": Poesia in forma di rosa / poesie mondane,
10 giugno 1962; in: Pier Paolo Pasolini, Le poesie. Milano: Garzanti,
1975, pp. 343s.
12. Proiezione al “Nuovo” di “Roma città aperta”,
dalla raccolta La ricchezza / La religione del mio tempo, in: Pier Paolo
Pasolini. Poesie. Milano: Garzanzi, 1975, p.189)
13. Gramsci
14. Gramsci
15. “Discorso sopra lo stato presente dei costumi degl’italiani”,
in: Giacomo Leopardi, Tutte le poesie e tutte le opere, a cura di Lucio
Felici e Emanuele Trevi, edizione integrale. Roma: Grandi Tascabili Economici
Newton, pp. 1022s.
("Discours sur l'état présent des moeurs en Italie",
Giacomo Leopardi, Les Belles Lettres, 2003.)16. (Gramsci)
17. Leopardi,
a. Dallo Zibaldone, p. 891
b. Lettera a A. Jacoppsseb (23 giugno 1823) in Giacomo Leopardi Il massacro
delle illusioni
18. Gramsci
19. “A se stesso” in: Giacomo Leopardi, Canti. Milano: Garzanti,
1988, IX edizione, pp. 251s.
"A soi-même", Giacomo Leopardi, Chants, Aubier, 1995,
p.201
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